L’Agence nationale de la couverture maladie universelle (ANACMU) du Sénégal étend ses tentacules. Alors qu’elle ne s’intéressait jusque-là qu’aux citoyens vivant sur le territoire national, elle a décidé d’offrir une couverture médicale aux compatriotes qui souhaitent venir passer leurs vacances au pays.
"Nous voulons développer un modèle de prise en charge en faveur des émigrés et des membres de leurs familles une fois en vacances au Sénégal. Ces Sénégalais de la diaspora perdent leur prise en charge dès qu’ils viennent en vacances, car en dehors de la France où des États-Unis, il n’existe pas une convention de protection sociale qui assure la portabilité CMU’’, a expliqué début septembre Serigne Diouf, directeur des opérations de la structure.
Cibler les associations religieuses
Pour mener cette mission, l’ANACMU compte nouer des partenariats avec des associations multiformes de la diaspora, notamment confrériques et appelées Dahiras au Sénégal, pour enrôler les familles de leurs proches restés au pays à travers un système de parrainage des personnes vulnérables, explique Diouf. Il fait part ainsi de la volonté de l’ANCMU de sensibiliser les émigrés à adhérer à cette initiative afin de bénéficier d’une couverture sociale le temps de leurs vacances au Sénégal, rappelant que ce projet fait partie des trois initiatives majeures de la structure qu’il représente.
Un projet parmi tant d’autres
"La première initiative consiste à investir dans la santé de la mère et de l’enfant avec un financement de la Banque mondiale de 17 milliards de francs CFA. Avec ce projet déjà démarré dans six régions, nous voulons transférer la gestion de la prise en charge dans les mutuelles de santé", précise le directeur des opérations de l'ANCMU.
Ce projet, pour lequel 3 milliards de francs CFA ont déjà été mobilisés, est axé sur les régions de Kaffrine, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda, souligne-t-il. "Avec l’initiative visant à restructurer les organisations mutualistes, la CMU veut réduire le nombre de mutuelles de santé de 676 à 46 en raison d’une pour chaque département du pays", a insisté Serigne Diouf.