Les 165 députés issus des élections législatives du 30 juillet dernier pourraient examiner en priorité le projet de loi sur la Couverture maladie universelle (Cmu). Une volonté du gouvernement sénégalais de donner un encadrement législatif au droit à une santé pour tous. L’assurance a été donnée, vendredi dernier, par des acteurs des mutuelles de santé réunis dans la capitale du Saloum.
En gestation depuis août 2014, le projet de loi sur la Couverture maladie universelle (Cmu) pourrait être voté lors des premières sessions de la nouvelle législature. C’est en tout cas la forte attente des acteurs de la protection sociale réunis à Kaolack dans le cadre d’un atelier de plaidoyer. La plateforme, composée de l’Union nationale des mutuelles de santé communautaire (Unamusc), du Réseau multi-acteurs de protection sociale (Remaps) et du réseau Ojofaf/Paj, compte intensifier le plaidoyer pour l’institutionnalisation de la politique de protection sociale au Sénégal.
A cet effet, l’atelier de Kaolack a permis de procéder à une relecture critique de la dernière mouture du projet de loi élaborée sur la base de la concertation des acteurs tenue à Saly Portudal en mars 2017. « L’atelier de Kaolack nous a permis de faire une revue critique du projet de loi à laquelle nous avons été étroitement associés à l’élaboration. A ce propos, nous avons suggéré une identification plus précise des acteurs de la protection sociale et une clarification de leurs rôles respectifs. Il y a, par ailleurs, un effort à faire dans l’harmonisation des différents intervenants pour éviter une certaine cacophonie dans la coordination », a indiqué Demba Mame Ndiaye, le président de l’Unamusc.
Ces acteurs communautaires ont eu droit à une communication sur ce projet de loi de la part du conseiller juridique du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Une inscription dans le marbre législatif qui viendrait achever le processus de construction d’un système national de couverture maladie pour toute personne résidant sur le territoire national. Démarré depuis 2007, cette politique a connu un coup d’accélérateur en 2013 avec la création de l’Agence pour la couverture maladie universelle (Acmu) et de la Caisse autonome de protection sociale avec l’objectif d’un taux de couverture de 47% à 75% en fin 2017.
« Le défi est immense, mais nous pouvons y parvenir en soutenant la volonté gouvernementale consacrée par l’engagement public d’élaboration du cadre législatif souscrit depuis 2014 par des actions de promotion de mutuelles de santé au niveau communautaire. C’est tout l’enjeu de la démarche multi-acteurs qui nous réunit ici à Kaolack», a rappelé André Demba Wade, le coordonnateur du Groupe de réflexion et d’appui des initiatives mutualistes (Graim). Ces acteurs espèrent que ce projet de loi pourrait être sur la table des députés de la 13ème législature dès septembre prochain. Période retenue pour l’installation de la nouvelle Assemblée nationale issue du scrutin législatif du 30 juillet dernier.