La Santé sous l'ère Macky Sall : Des initiatives louables à améliorer

Assurer une protection sociale à tous les Sénégalais. Cette thématique a été l’un des aspects majeurs du programme du candidat Macky Sall à la magistrature suprême. C’est ainsi qu’une fois au pouvoir, en 2012, le chef de l’État a matérialisé cet engagement en lançant, le 20 septembre 2013, la Couverture maladie universelle (Cmu). Laquelle vise essentiellement à réduire les inégalités en instaurant l’équité et la justice sociale entre tous les citoyens. Cette initiative doit ainsi permettre à 80 % de Sénégalais, ne bénéficiant d’aucune couverture sociale, d’accéder plus facilement aux soins, par le biais des mutuelles de santé.

Depuis, ces dernières sont en train d’être installées sur l’ensemble du territoire national. Et, selon des informations fournies par l’Agence nationale de la Cmu, 672 mutuelles de santé sont déjà mises en place au Sénégal. Mais, il importe de veiller pour qu’elles permettent d’enrôler le maximum de gens, afin que la Cmu soit une réalité tangible dans toutes les localités du Sénégal, de sorte que chaque Sénégalais sente la portée de cette mesure sociale dont toute la population doit jouir, dans toute sa plénitude. Pour ce faire, il urge de mettre l’accent sur des campagnes de sensibilisation de proximité pour que les enjeux de la Cmu soient mieux cernés par les bénéficiaires qui ont encore du mal à comprendre comment cotiser sans être malade. Si ces séances d’explication sont couronnées de succès, le Sénégal, sous l’ère Macky Sall, pourra espérer arriver à l’objectif de 75 % de taux de couverture fixé pour la fin de l’année 2017.

Toujours pour améliorer l’accès des populations aux soins, les ressources humaines la santé ont été renforcées durant les 5 dernières années. Cela, avec le recrutement supplémentaire de 1.000 agents de santé en 2014. Et, pour montrer sa détermination à combattre les décès maternels et infantiles, la moitié de ces personnels est constituée de sages-femmes. Soit un effectif de 500 « blouses roses » de plus pour sauver la vie des femmes et des enfants. D’ailleurs, dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile, les initiatives de gratuité (césariennes, accouchements, etc.) prises par les précédents gouvernements se sont poursuivies sous le régime Macky Sall qui a, en plus, rendu totalement gratuite la dialyse au Sénégal.

Densification de la carte sanitaire

Seulement, faute de postes d’hémodialyse suffisants, les insuffisants rénaux peinent encore à accéder aux soins dans les structures publiques. Même si d’importants efforts sont faits pour décentraliser, au maximum, la prise en charge de l’insuffisance rénale, avec l’ouverture de centres régionaux, évitant ainsi aux malades les onéreux déplacements vers Dakar pour le traitement. Mieux, la loi sur la transplantation rénale ou greffe de tissu humain a été votée en 2015. Car le véritable traitement de l’Insuffisance rénale chronique, c’est la greffe, ne cessent de répéter les spécialistes en la matière. Accélérer donc les procédures pour que la première greffe rénale soit rapidement réalisée dans notre pays s’avère plus que judicieux.

Cependant, d’une manière générale, les initiatives de gratuité restent plombées par le remboursement des dettes de l’État vis-à-vis des structures sanitaires. D’où la nécessité d’évaluer tous ces programmes à caractère social, afin d’assurer leur pérennité au grand bonheur des populations bénéficiaires. A côté de l’Insuffisance rénale, d’autres maladies chroniques ont bénéficié des mesures sociales mises en place par l’actuel régime pour venir en appui aux populations. C’est le cas des cancers dont les médicaments ont connu une baisse se situant entre 10 et 60 %. Une cinquantaine de produits pharmaceutiques a été ciblée dans un premier temps dans les 4 hôpitaux (Fann, Dantec, Principal et Grand Yoff) pour en faciliter l’accès aux patients.

N’empêche, la prise en charge des cancers demeure onéreuse. Pis, elle est freinée, cette année, par la panne de la seule unité de radiothérapie au Sénégal implantée à l’hôpital Aristide Le Dantec. Conséquence : l’État du Sénégal a pris la décision d’évacuer certains malades vers l’étranger, notamment au Maroc. Cela, en attendant l’acquisition de trois accélérateurs de particules dont l’arrivée est prévue dans 6 mois, comme annoncé par le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Aussi, est-il urgent d’avoir un Programme national adéquat de lutte contre le cancer. Juste souligner que la panne de l’unité de radiothérapie de l’hôpital Le Dantec pose la lancinante question de la gestion/maintenance des infrastructures et équipements sanitaires au Sénégal. Car, des soins de qualité doivent aller de pair avec des équipements en parfait état. Sans quoi, l’accès à une santé de qualité restera une utopie.

Il faut tout de même saluer les programmes de densification de la carte sanitaire, surtout dans la région de Dakar avec l’ouverture, en 2014, de l’Hôpital pédiatrique de Diamniadio, à une quarantaine de kilomètres de Dakar qui vise à assurer aux enfants une meilleure prise en charge. Il en est de même du démarrage des services de l’hôpital « Dalal Diam » de Guédiawaye dans la banlieue de Dakar. Certains services de l’hôpital régional de Fatick ont aussi été ouverts, de même qu’à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor.

http://www.lesoleil.sn/2016-03-22-23-17-43/item/62736-la-sante-sous-l-ere-macky-sall-des-initiatives-louables-a-ameliorer.html
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