Dakar a abrité ces 15 et 16 mars la conférence internationale Mutualiste Africaine organisée par l’Association Internationale de la Mutualité (AIM). La rencontre, qui s’est tenue à la sphère ministérielle de Diamniadio, a réuni une cinquantaine de participants venus de plusieurs pays et des centaines d'autres l’ont suivi à distance. Axé autour du thème : «Atteindre la Couverture Maladie Universelle en Afrique par les mutuelles : Articuler de nouveaux partenariats entre mouvements sociaux, acteurs économiques et pouvoirs publics», les échanges entre ces experts des mutuelles ont abouti à une déclaration commune riche en recommandations.
Les premières instructions concernaient la pérennité du financement de la couverture santé universelle avec comme sacerdoce : la solidarité, l’équité et la non-lucrativité. A cet effet, l’AIM préconise auprès des Etats : « la mise en place des fonds de soutien aux mutuelles et aux centres de santé mutualistes ; la généralisation des réflexions sur les scénarios de prise en charge des malades de la COVID-19 post pandémie et leur conséquence sur l’équilibre économique des mutuelles et leur l’engagement dans le cadre de la constitution de systèmes de santé et de protection sociale. » Par ailleurs, l’AIM rappelle que les valeurs de « solidarité et de non-lucrativité » sont primordiales pour assurer un accès au plus grand nombre à la protection en santé.
Pour l’AIM, l’atteinte de la justice sociale ne peut se faire que par une gouvernance inclusive et participative. Elle invite les Etats à remplir leur rôle au niveau institutionnel, juridique, administratif et financier pour permettre aux mutuelles de contribuer pleinement au déploiement de la couverture santé universelle (CSU) et, généralement, de promouvoir le droit à la santé. En raison des ressources limitées pour les investissements dans les soins de santé, l’Association Internationale de la Mutualité exhorte les Etats a assurer une bonne articulation des actions des mutuelles de santé et de la société civile en général dans les stratégies nationales d’extension de la protection sociale de santé.
Enfin, l’AIM a invité les Etats et les différents partenaires financiers à appliquer les revendications issues de la conférence de Lomé de 2019 qui prévoit : La mise en œuvre et le renforcement de dispositifs légaux reconnaissant les mutuelles de santé et leurs spécificités ; l’instauration et la mise en œuvre effective de mécanismes d’adhésion obligatoire à la couverture sanitaire pour l’ensemble de la population et la gestion et l’organisation de la CSU reposant sur une délégation de gestion confiée aux mutuelles par l’État.
Afin que cette conférence ne soit pas un coup d’épée dans l’eau, l’AIM annonce la mise en place d’un suivi des engagements et revendications de cette déclaration.