
Le chef du service régional de l’Agence de la couverture maladie universelle (ACMU) de Diourbel, Seck Ndiaye, a évoqué lundi la perspective d’une fusion de certaines mutuelles de santé de la région, pour une viabilité du système d’assurance maladie communautaire. ’’L’émiettement ne favorise pas souvent le bon fonctionnement de ces mutuelles. Aussi bien la fusion que la scission sont prévues dans les textes", a-t-il dit, ajoutant que la mutualité, ’’c’est la loi des grands nombres’’. M. Ndiaye s’exprimait au cours de la cinquième réunion du groupe régional de travail de Diourbel du projet de renforcement des capacités du système d’assurance maladie communautaire et des initiatives de gratuité des soins de santé.
Dans le cadre du renforcement du système de santé en général et de l’extension de la CMU en particulier, les gouvernements du Sénégal et du Japon ont initié le projet "Dooleel CMU", qui intervient dans les régions de Diourbel, Thiès et Tambacounda. Selon Seck Ndiaye, le regroupement des mutuelles en des entités plus viables dotées de points focaux devraient permettre un meilleur fonctionnement de ces structures. La situation des mutuelles "se présente assez bien" à Diourbel, cette région faisant partie des "régions phares" en matière de mutualité, avec ses "70 mutuelles dont 34 dans le département de Mbacké, 16 dans le département de Bambey et 20 pour le département de Diourbel".
Pour le projet "Dooleel CMU", le département de Mbacké a été choisi en raison de ses nombreuses mutuelles et de l’importance de la population cible à l’échelle de la zone du Baol en général. "Si on essaye de booster la mutualité à Mbacké, elle va bouger à Diourbel. Le slogan de la CMU c’était une commune, une mutuelle au moins, mais il arrive que dans certaines communes, on trouve plusieurs mutuelles", a indiqué le régional de l’ACMU. Certaines mutuelles se heurtent à "un problème de viabilité", a-t-il déploré citant la commune de Diourbel qui en compte 11. L’option de fusionner les mutuelles peut être temporaire dans certains cas en attendant des structures assez fortes pour un déroulement correct du projet ’’Dooleel CMU’’.
Toshiyasu Shimizu, conseiller principal du projet, note que "les réalités du terrain ont montré que certaines des mutuelles sont trop petites et n’ont pas beaucoup de possibilité de bien fonctionner". Pour ce consultant japonais, "il faut plus de 10 mille adhérents’’ à une mutuelle pour un bon fonctionnement et une bonne organisation de ce type de structures. Il a rappelé qu’il y a plus de 60 ans, le Japon avait institué un programme d’assurance maladie similaire à celui de la couverture maladie universelle (CMU). "Au Japon, la base de notre assurance maladie, c’est la solidarité qui a permis de stabiliser la société. Et près 90% des Japonais à cette époque ont été enrôlés par le programme", a souligné M. Shimizu.